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André Franquin (1924-1997)

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Gastronomie et poésie, 1971, encre sur papier

La cote
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Dessins :
de 1.000 à 337.000 €
Gravures :
de 100 à 2.000 €
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Dessin d'André Franquin

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Le dessinateur André Franquin est le père du célèbre personnage de bande dessinée Gaston Lagaffe ainsi que du Marsupilami, animal imaginaire sorti de l’imaginaire de ce formidable auteur belge francophone.
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Né à Etterbeek en Belgique le 3 janvier 1924, André Franquin fait montre d’un talent certain pour le dessin dès son enfance, caricaturant les membres de sa famille.

Lecteur assidu des magazines jeunesse tels que le Journal de Mickey, Robinson et Hop-là, il dévore également Les Aventures de Tintin d’Hergé. Les comics trip américains font également parti de ses lectures, à l’instar de Bicot de Martin Braner et surtout Pim Pam et Poum, de Rudolph Dirks (The Katzenjammers Kids en version originale, considérée comme la première véritable bande dessinée). Franquin aime aussi rêver devant les films de Buster Keaton, Laurel et Hardy et surtout Charlie Chaplin, dont l’humour l’influence au plus haut point.

En 1942, après avoir terminé ses études secondaires à l’Institut Saint-Boniface-Parnasse, André Franquin décide de s’inscrire à l’école Saint-Luc à Bruxelles pour y étudier les diverses techniques de dessin. Il y rencontre le dessinateur Eddy Paape qui le fait entrer au studio d’animation la Compagnie belge d’actualité, l’école Saint-Luc devant fermer à cause des bombardements en 1944. Franquin devient animateur pour une courte période. En 1945 en effet, les alliés libèrent la Belgique, les Américains apportant avec eux leurs dessins animés, concurrence fatale au petit studio d’animation dans lequel le jeune belge travaillait.

Chômeur, André Franquin est finalement recruté par les éditions Dupuis pour le magazine Moustique. Il y réalise plusieurs couvertures, dessine des gags en une planche ainsi que des illustrations publicitaires. Plus tard, il collabore avec l’un des autres pères de la bande dessinée franco-belge, Joseph Gillain dit Jijé, pour la série Spirou et Fantasio. Il se lance en 1946 avec Fantasio et son tank, publié en 1947 dans l’Almanach Spirou. Il apprend sur le tas les techniques de la bande dessinée, secondé par Jijé. Les deux auteurs partent ensuite aux États-Unis en 1948, par crainte d’un nouveau conflit impliquant l’Union soviétique, sans pouvoir y rester faute de visa. C’est finalement au Mexique que la petite équipe décide de s’installer en 1948. Franquin y crée Spirou sur le ring et Spirou fait du cheval pour lesquels il peaufine son travail sur le mouvement et le dessin de cheval. Faute de moyens, Franquin décide finalement de retourner en Belgique en 1949.

De retour à Bruxelles, André Franquin épouse Liliane Servais qu’il connaît depuis son adolescence. Il y a un sorcier à Champignac paraît en 1951, introduisant le personnage fantasque du Comte de Champignac. Puis, avec Spirou et les Héritiers, c’est l’emblématique Marsupilami, animal fantastique originaire de Palombie, un pays imaginaire inspiré des dictatures d’Amérique du Sud. Pour maintenir l’intérêt de ses lecteurs toujours éveillé, Franquin imagine sans cesse de nouveaux personnages et de nouvelles aventures, parsemant ses histoires d’inventions fantastiques ou loufoques au fil des publications, comme la voiture Turbotraction ou encore le gaz métomol liquéfie les métaux.

Cependant, un différend l’oppose aux éditions Dupuis, ce qui provoque son départ pour les éditions du Lombard, éditeurs historiques du journal Tintin. Il y crée Modeste et Pompon, une série de gags en une planche. Plus tard, réconcilié avec Dupuis, Franquin réalise des publications pour les deux maisons à la fois avant d’être définitivement libéré de son contrat au Lombard.

En 1957, André Franquin s’installe dans un petit appartement à Bruxelles qu’il utilise comme atelier où il accueille de nouveaux talents comme Jean De Mesmaeker, dit Jidéhem, et Jean Roba, le père de Boule et Bill. Le groupe travaille ainsi sur la série Spirou et Fantasio de 1958 à 1960 publiée dans le journal Spirou et dans le Parisien libéré, qui leur ouvre le lectorat français. Cette même année, André Franquin crée le personnage de Gaston Lagaffe, anti-héros et gaffeur devant l’éternel, qui rejoint le Journal de Spirou. Pour croquer Gaston, Franquin s’est inspiré de Barney Google and Snuffy Smith, un comics américain, ainsi que d’une bande dessinée mexicaine. Le premier album paraît en 1960, Gaston permettant à Franquin de s’exprimer plus librement qu’avec Spirou, bien plus conformiste. Mais la dépression atteint le dessinateur en 1961 avec l’impression de tourner en rond et le sentiment que les aventures de Spirou et Fantasio ne lui appartiennent plus vraiment. Par ailleurs atteint d’une hépatite virale, Franquin ne peut travailler pendant plus d’un an, ce qui retarde les parutions en cours. L’auteur ne peut reprendre le fil de son travail qu’en 1963 et après une dernière histoire de Spirou et Fantasio, Franquin décide de se consacrer pleinement à Gaston Lagaffe à partir de 1968.

Dans les années 1970, l’univers de Gaston s’enrichit de nouveaux personnages et prend la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. En parallèle, Franquin signera des scénarios pour Isabelle et Les Démêlés d’Arnest Ringard et d’Augraphie. En 1977, Franquin conçoit un supplément pour le journal de Spirou, Le Trombone illustré, dans lequel il publie la série Idées Noires, une expérience qui s’arrête au bout de trente numéros, avant d’être reprise plus tard dans Fluide glacial. Franquin y livre sa vision de l’humanité et dévoile une nature angoissée. Œuvrant sans relâche sur Gaston, Franquin aborde à travers lui les thèmes qui lui sont chers : l’écologie, l’antimilitarisme et l’injustice en général.

Mais une nouvelle période de dépression frappe l’auteur en 1982 et interrompt son travail pendant deux ans. C’est au festival de la bande dessinée d’Angoulême que Franquin retrouve l’énergie et la volonté de reprendre le fil de son travail, ressentant la joie qu’il procure à ses lecteurs venus le rencontrer à cette occasion. En 1987, le Marsupilami fait son retour avec un premier album d’une série entièrement dédiée au personnage et éditée par Marsu Productions.

En 1990, André Franquin renoue en partie avec l’animation, créant Les Tifous, un univers enfantin sur lequel il travaille durant trois ans. Il réalise également deux albums avec Yvan Delporte, Xavier Fauche et Jean Léturgie. Adaptée en dessin animé, la série ne rencontre pas le succès escompté et est arrêtée après 78 épisodes. Durant cette parenthèse, Gaston Lagaffe est laissé de côté avant de faire une toute dernière apparition en 1996.

Décoré de l’Ordre de Léopold en 1991, la plus haute distinction en Belgique, André Franquin s’éteint le 5 janvier 1997 en France à Saint-Laurent-du-Var, des suites d’un infarctus. Il est considéré aujourd’hui encore comme une référence mondiale de la bande dessinée.

Nicolas Le Coq

Galerie photos
Idées Noires d'André Franquin
Dessin de Marsupilami d'André Franquin
Planche Gaston Lagaffe d'André Franquin
Dessin d'André Franquin
Signature d'André Franquin
Portrait d'André Franquin
Dessin d'André Franquin