Né à Milan en 1921, Angelo Mangiarotti suit des études d’architecture à l’école polytechnique de la même ville, dont il sort diplômé en 1948. Dès le début, sa carrière est tournée vers l’international puisque qu’au début des années 1950 ses activités professionnelles le mènent à accomplir des séjours réguliers aux Etats-Unis, où il participe notamment au concours d’architecture pour le quartier des affaires du  Loop de la ville de Chicago. C’est pendant ces séjours sur le sol américain qu’Angelo Mangiarotti rencontre ses contemporains Mies Van der Rohe, installé à Chicago, ainsi que Frank Lloyd Wright, Konrad Wachsmann et Walter Gropius, architectes à la renommée dèjà alors mondiale. 

De retour en Italie en 1955, il ouvre son propre studio avec son associé Bruno Morassutti, qu’ils dirigent jusqu’en 1960. De ses rencontres et de ses propres expériences artistiques, Angelo Mangiarotti retient l’importance de la théorie dans la pratique, et commence également à produire des objets de design qui expriment sa pensée. A Milan, il commence par élaborer des projets de résidences, avant de se lancer dans l’architecture industrielle et des immeubles de bureaux. Il prend également part à l’établissement du métro de Milan, contribuant à dessiner les contours modernes de la ville. 

Dans les années 1960, il travaille avec des éditeurs de meubles et produit certains de ses modèles les plus iconiques, sensibles au lieu du travail et de l’activité industrielle. Par exemple, il produit une série de meubles ainsi que le siège d’UniFor en 1969 pour la société éponyme, productrice de mobilier de bureau. En parallèle de ses activités d’architecte et de designer, Angelo Mangiarotti développe ses compétences pédagogiques : de 1953 à 1954, il est professeur invité à l’Institute of Design de l’Illinois Institute of Technology, à Chicago, et de 1963 à 1964, il devient élève à nouveau en suivant les cours de l’Istituto Superiore di Disegno Industriale de Venise. Les objets et les espaces créés par Angelo Mangiarotti épousent une pensée moderne : modulables, ils évoquent la polyvalence des nouveaux espaces qui se modifient en permanence. Par exemple, le designer élabore pour le salon traditionnel italien une table à roulette qui puisse permettre de déplacer plus facilement le mobilier, dans une perspective d’adaptation constante aux mutations contemporaines. Cette table à roulette fait partie de la série de meubles 4D qu’il produit à partir de 1964 pour Molteni, avec pour idée motrice que les meubles doivent être comme autant de compositions de pièce en série, comme pour l’industrie et le mécanique. 

Dans les années 1970, Angelo Mangiarotti développe le versan pédagogique de son métier en enseignant à Lausanne, en Suisse, mais aussi en Australie et à Palerme. Cette volonté de transmettre fait de lui un personnage pivot de l’histoire du design moderne, dans la mesure où il aura contribué à former des générations de designers. En 1989, il crée le bureau Mangiarotti et Associates, à Tokyo, et devient à la même période le directeur artistique de Colle Cristalleria. 

Encore une fois, son activité artistique se double d’une activité d’écriture et, à la fin des années 1980, ses ouvrages publiés résument la pensée de son architecture et de son approche de l’objet, à l’instar du manuel L’Architecture d’Intérieur. Dans ses ouvrages, Angelo Mangiarotti transmet ses propres théories, fils rouges de sa production, et qui cherchent à créer une nouvelle démarche destinée à exprimer le rapport moderne de l’homme avec son environnement.  A la fin des années 1990, il est encore professeur à Milan. Il meurt en 2012 dans la même ville.