Né en 1840 dans une famille modeste, René François Auguste Rodin est considéré comme l’un des pères de la sculpture moderne, cherchant à rendre ses modèles plus vrais que nature.
Il défie les normes et ose varier la taille, la forme et les matériaux de ses sculptures.
Issu de l’union d’un père Normand et d’une mère Lorraine, Rodin a trois sœurs. Il se passionne très tôt pour le dessin, contre les ambitions familiales. Cependant, en 1854, alors qu’il n’a que quatorze ans, le jeune Rodin convainc son père de le laisser étudier à l’École impériale spéciale de Dessin et Mathématiques (connue aujourd’hui sous le nom d’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs). Il y reste trois années, durant lesquelles il fait la rencontre cruciale d’un remarquable pédagogue : Horace Lecoq de Boisbaudran, qui lui enseigne les techniques traditionnelles.
À la suite de sa formation, en 1857, Rodin tente d’intégrer l’École des Beaux-Arts de Paris et est refusé à chacune de ses candidatures. Pourtant, il ne se décourage pas et réalise en 1860 sa première œuvre : un buste sculpté représentant son père sous les traits d’un législateur romain. Elle ne sera jamais exposée.
Ce n’est que 10 ans après ses débuts que l’artiste commence véritablement sa carrière. Ses premiers succès se concrétisent par la collaboration avec Albert-Ernest Carrier-Belleuse, un sculpteur renommé du Second Empire. Ensemble, ils réalisent des commandes essentiellement décoratives, une activité qu’il poursuit ensuite à son compte. A cette époque, nulle fantaisie dans son travail – si l’on excepte son masque de L’homme au nez cassé qu’il présente au Salon officiel en 1865 et qui passe inaperçu auprès du public. Rodin s’accorde aux goûts de la bourgeoisie de son époque.
Entre 1871 et 1877, Rodin rejoint la Belgique pour y retrouver son maître et désormais collaborateur Carrier-Belleuse. Ensemble, ils réalisent notamment des ornementations de décors architecturaux. Ces années hors de France s’achèvent par un voyage en Italie qui durera un an, à l’occasion duquel le sculpteur part à la découverte des artistes de la Renaissance. Mais un artiste retiendra plus particulièrement son attention : le grand Michel-Ange.
Un an après son retour, en 1878, Rodin réalise sa version du Saint Jean-Baptiste qu’il crée volontairement plus grand que nature. Une façon de répondre aux critiques liées à sa sculpture précédente, qui avait été accusée de n’être qu’un moulage réalisé sur un modèle vivant !
L’année 1883 marque quant à elle le début de sa liaison avec la jeune artiste-peintre et sculptrice Camille Claudel. Elle a 19 ans, il en a 43. Leur relation entremêle des collaborations intimes et professionnelles jusqu’en 1898.
S’ensuit une reconnaissance nationale de son travail par des commandes de monuments publics ainsi que des distinctions nationales et internationales. Sa reconnaissance au-delà des frontières est acquise lorsqu’en 1900, en parallèle de l’Exposition Universelle de Paris, Rodin organise sa propre exposition personnelle dans un pavillon qu’il fait construire pour l’occasion, place de l’Alma.
En 1916, Rodin, atteint d’une pneumonie, décède l’année qui suit son mariage avec l’une de ses muses, Rose Beuret. Un peu plus tôt, au faîte de sa gloire, l’artiste lègue à l’État français de l’ensemble de sa production ainsi que l’ensemble des droits liés à son œuvre, un fonds exceptionnel aujourd’hui conservé au Musée Rodin à Paris.