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Hervé Télémaque (1937-2022)

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3 600

En selle, collage de papiers en couleurs contrecollés sur papier

La cote
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Peinture :
de 400 à 350 000 €
Sculpture :
de 400 à 45 000 €
Dessin :
de 120 à 80 000 €
Estampe :
de 10 à 6 000 €
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Philobitude
Né en 1937 à Port-au-Prince en Haïti, Hervé Télémaque est un artiste français lié à la Figuration narrative.
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Son œuvre prend en effet le parti inverse de l’abstraction des années 1960 et 1970 et présente une approche singulière des objets du quotidien, décrits aussi bien par leur banalité que par leur originalité.

Hervé Télémaque naît au sein d’une famille cultivée, déjà composée de personnalités artistiques. Son oncle est un poète ayant acquis une certaine renommée, et sa mère, grande lectrice, l’initie très tôt aux plaisirs de la littérature française. A l’âge de 20 ans, le jeune homme part d’Haïti et s’installe à New York pour trois ans. Dans la capitale de l’art moderne, il entre en contact avec des esthétiques qu’il ne connaissait pas auparavant, et qui viennent étoffer sa vision artistique. C’est le cas notamment de l’expressionnisme abstrait des artistes américains de l’époque – De Kooning, Rothko et Pollock par exemple, première grande influence de son travail. 

Le surréalisme d’Arshile Gorky, qu’il admire tout particulièrement, sera ainsi l’objet d’une toile hommage en 2014, intitulée Le Moine comblé. Ses débuts sont ainsi plutôt sensibles à un certain degré d’abstraction. En 1959, sa première grande toile, Sirène, exprime l’originalité de ce jeune artiste ainsi que son intégration des principes du pop art. Il se forme alors à l’Art Student’s League, aux côtés de Julian Levi, et entame une psychanalyse qui aura également une importance majeure dans son développement artistique. En 1961, il décide de quitter les États-Unis, accablé par le climat de la ségrégation, et s’installe à Paris. 

En France, il fréquente les surréalistes sans toutefois adhérer entièrement au groupe, et continue à développer son approche esthétique. A New-York déjà, sa peinture accueillait beaucoup d’objets du quotidien. Désormais, les bases de son approche artistique ayant été jetées, Hervé Télémaque se lance dans une évolution toute en nuance, avec un souci d’allier la sensibilité de l’art à une approche plus cérébrale, plus intellectuelle. 

Ainsi, après s’être rapproché des surréalistes, il fréquente pendant un temps des artistes engagés sur le plan politique et social, à l’instar de Peter Klasen et de Jacques Monory. Avec ce dernier, il fonde la Figuration narrative. Ce mouvement, théorisé par le critique d’art Gassiot-Talabot en 1965, se définit par une représentation figurée et étalée dans le temps, avec pour principal but de transmettre un message politique ou de critiquer la société de consommation contemporaine. En 1964, une exposition du musée d’Art moderne de la ville de Paris réunit Télémaque, Rancillac et Monory dans ce qui est aujourd’hui considéré comme étant la première formulation de ce mouvement : intitulée Mythologies quotidiennes en référence au livre du sémiologue Roland Barthes, elle présente un accrochage destiné à dénoncer la persistance de représentations fantasmées au cœur de la société de consommation. L’exposition contribue également à propulser la carrière d’Hervé Télémaque. 

En effet, celui-ci commence à exposer à l’international, en commençant d’abord par attirer l’attention des galeries européennes. L’artiste continue à intégrer des objets qui l’entourent, avec lesquels il entretient un contact quotidien, à l’instar de baskets de tennis, ou de cannes. Dans les années 1970, sa création se focalise sur les techniques du collage et de l’assemblage, avant de revenir à la peinture et au dessin. 

En 1976, sa carrière est récompensée par une première grande rétrospective de son œuvre au Musée National d’art Moderne, à Paris, et par l’entrée de quelques-unes de ses œuvres dans les musées occidentaux. En 1985, celui qui se définissait avant tout par sa francophonie est finalement naturalisé français, et Hervé Télémaque commence à répondre à des grandes commandes publiques, comme la fresque intitulée Vallée de l’Omo, encore observable aujourd’hui, qu’il peint pour la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette en 1985. 

En 2000, alors qu’il était déjà revenu à des formes influencées par ses origines haïtiennes, un voyage en Afrique confirme une nouvelle évolution de son œuvre vers les thématiques de l’identité et de la « négritude ». Son travail aborde alors le post colonialisme sous le prisme de l’humour. En 2015, une autre grande rétrospective se tenant au Centre Pompidou consacre la carrière de l’artiste franco-caribéen. Hervé Télémaque s’est éteint le 10 novembre 2022.

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