Né le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte, en France, Jean Cocteau est issu d’une famille aisée. Très jeune, il perd son père, et c’est sa mère qui l’élève, l’encourageant dans sa créativité naissante. Dès son plus jeune âge, Cocteau montre un intérêt précoce pour l’art et l’écriture. Son amour pour la littérature et les arts plastiques se développe rapidement, le poussant à créer et à s’exprimer de différentes manières. 

Au début du 20e siècle, Cocteau s’installe à Paris, où il entre en contact avec l’avant-garde artistique de l’époque. Il devient rapidement un membre actif du cercle artistique parisien, participant aux débats intellectuels et collaborant avec d’autres artistes émergents. Son style littéraire est influencé par le Symbolisme, un mouvement littéraire caractérisé par l’expression des émotions et des sensations à travers des symboles et des images suggestives. 

Cocteau publie son premier recueil de poèmes, « La Lampe d’Aladin, » en 1909, marquant ainsi le début de sa carrière littéraire. Ses poèmes sont souvent imprégnés d’une sensibilité romantique, mais il explore également des thèmes plus sombres et surréalistes au fil du temps. Cette période initiale est marquée par une quête d’identité artistique et par son désir de se démarquer des mouvements littéraires conventionnels. 

Les années 1920 marquent une période de transformation pour Cocteau. Bien qu’il ait été associé au mouvement surréaliste, il entretient des relations complexes avec ce groupe d’artistes. Il publie des œuvres importantes telles que « Les Enfants Terribles » (1929), un roman qui explore les thèmes de l’inceste et de la violence psychologique dans une famille, et « La Machine infernale » (1934), une pièce de théâtre qui réinvente le mythe d’Œdipe. 

Cocteau est un artiste multidisciplinaire, et son travail ne se limite pas à la littérature. Il explore le théâtre en écrivant et en réalisant des pièces qui combinent souvent le langage, la danse et la musique. « Les Mariés de la Tour Eiffel » (1917), co-écrit avec d’autres artistes, est une pièce qui incarne son engagement envers l’expérimentation artistique. 

L’une des contributions les plus remarquables de Cocteau à l’art est son implication dans le cinéma. Dans les années 1930, il se tourne vers le cinéma et réalise des films marquants tels que « Le Sang d’un poète » (1930), qui est considéré comme un chef-d’œuvre du cinéma surréaliste. Cependant, son film le plus célèbre est « La Belle et la Bête » (1946), une adaptation magistrale du conte de fées classique qui mélange la réalité et le fantastique, l’humain et le surnaturel. 

Le cinéma permet à Cocteau d’explorer sa fascination pour le rêve, le symbolisme et l’imaginaire, et il continue à créer des films originaux tels que « Orphée » (1950) et « Le Testament d’Orphée » (1960), qui font partie de sa trilogie orphique. 

En plus de ses réalisations dans la littérature, le théâtre et le cinéma, Cocteau était également un artiste visuel prolifique. Il a créé un large éventail d’œuvres, notamment des dessins, des peintures, des céramiques et des sculptures. Sa sensibilité artistique et son style unique sont reconnaissables dans toutes ses créations. 

La vie personnelle de Cocteau était marquée par des amitiés et des relations étroites avec d’autres personnalités artistiques importantes de son époque, notamment Pablo Picasso, André Gide, et Coco Chanel. Ses relations intimes avec certains de ses amis et sa sexualité ouvertement homosexuelle étaient des aspects de sa vie qui ont également été explorés dans son œuvre. 

Cocteau est décédé le 11 octobre 1963 à Milly-la-Forêt, en France, à l’âge de 74 ans. Sa mort a marqué la fin d’une ère artistique, mais son héritage perdure à travers ses œuvres qui continuent d’influencer et d’inspirer les générations futures. Jean Cocteau reste une figure emblématique de l’art du 20e siècle, un homme qui a transcendé les limites des disciplines artistiques pour créer un corpus d’œuvres d’une richesse et d’une diversité exceptionnelles.