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Michel Potage (1949-2020)

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Rêveur, poète et baroudeur, il est l’auteur d’une œuvre aussi multiple que mystérieuse
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Né en 1949 à Sens, Michel Potage est un artiste peintre français

Michel Potage grandit dans la ville de Soucy : son père, représentant du Parti Communiste, est maire de la commune pendant plusieurs années. Après sa scolarité, Michel entre dans un premier temps dans une troupe de théâtre en tant que metteur en scène. Mais, dans une interview avec Thierry Ardisson, il explique que le théâtre ne lui convient pas, parce qu’il faut « travailler avec les gens ». Désireux de trouver une activité dans laquelle s’épanouir en solitaire, c’est presque malgré lui que Michel Potage se tourne alors vers la peinture. C’est là qu’il trouve sa voie. 

Véritable autodidacte, ne reconnaissant que quelques rares influences dont Bacon, le jeune peintre séduit par ses compositions diversifiées. C’est à Sens qu’il expose pour la première fois à l’occasion d’une manifestation artistique collective. En 1974, il inaugure sa première exposition personnelle, Bouts de miroirs à la Galerie Chambelland, à Paris. D’autres suivront, dans toute la France ainsi qu’à l’étranger, comme à Stockholm où l’artiste expose à la Galleri Aix AB en 1975. Marqué par son expérience théâtrale, Michel Potage explore aussi l’art de la performance. Ainsi, en 1976, la Galerie de l’Île Saint-Louis accueille sa représentation Le Temps. 

D’un voyage en Australie où il était parti pour représenter le « rêve aborigène », il revient avec de toutes autres réalisations. Après s’être heurté à l’éphémère de ce rêve, l’artiste prend le parti de peindre l’horreur qu’il rencontre sur place. En 1980, il investit l’espace du Hargrave Loft de Sydney avec une installation visuelle et sonore, Tracking what is lacking. Si l’œuvre de Michel Potage se caractérise par son aspect protéiforme et sa multiplicité, un style émerge dès le début de sa carrière. Sur des fonds souvent laissés tels quels, l’artiste appose des traits énergiques, issus d’une palette sombre. 

Témoins d’une sensibilité à fleur de peau, les formes créées par Potage sont vibrantes, et diffusent une certaine présence grâce à une attention à la matérialité de la peinture par l’artiste. Pour lui, la peinture se définit par la confrontation à l’impossible. Ainsi, proche de l’actrice Arletty à la fin de sa vie, il souhaite à tout prix lui offrir une toile de sa composition alors même qu’elle est devenue aveugle. Fan d’Iggy Pop et de Lou Reed, Michel Potage applique un style underground jusque dans son quotidien. Poursuivi par l’alcoolisme pendant un long moment, il vit une existence débauchée, à la marge de la société – dont il fuit d’ailleurs la lumière – sans pour autant que ses épreuves personnelles l’empêchent de continuer une œuvre profondément poétique. 

A la fin des années 1980, il est un peintre reconnu par le marché de l’art. Malgré un tempérament complexe qui le brouille avec plusieurs galeristes, il continue à être exposé régulièrement. Pendant les années 1990, son œuvre est exposée à plusieurs reprises dans les galeries françaises, de Paris à Toulon, ainsi qu’en Espagne et en Suisse. Aujourd’hui, certaines de ses toiles comptent parmi les fonds d’arts contemporains régionaux, notamment celui de Saint-Rémy-de-Provence. Certaines figurent également dans les collections permanentes de musées, comme celui d’art moderne de l’Etat de Géorgie aux États-Unis. Vers la fin de sa vie, l’artiste vit à Paron, près de sa ville d’origine. Père d’une fille, il trouve dans son atelier la tranquillité nécessaire pour continuer à faire œuvre. En 2015, il est interviewé par le journaliste Olivier Cena pour Télérama, lequel dresse un dernier portrait du peintre et de son travail : « La justesse dote son trait d’une force symbolique singulière, suscitant une émotion parfois bouleversante ». Michel Potage meurt le 27 décembre 2020, à Sens. 

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