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Miss Tic (1956-2022)

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Art du Désir ardu désir, aérosol sur papier

La cote
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Peintures :
de 1 000 à 9 000 €
Dessins :
de 500 à 2 500 €
Gravures :
de 100 à 500 €
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Miss Tic, de son vrai nom Radhia Novat, est une figure du Street Art français.
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Dès 1985, ses figures féminines, brunes et sensuelles, souvent accompagnées de messages critiquant avec humour et acidité la société patriarcale, recouvrent les murs de Paris. Artiste plasticienne et poète engagée, elle a été la première femme française à s’imposer dans le monde très masculin de l’art de la rue.

Radhia Novat naît à Paris en 1956, d’un père tunisien installé en France, qui meurt lorsqu’elle n’a que 16 ans, et d’une mère originaire de Normandie. Elle passe son enfance dans le quartier de Montmartre, avant d’emménager dans une cité urbaine à Orly avec sa famille. Son contact avec la rue commence donc très jeune, et sans cesse, la future artiste reviendra à ce domaine. Adolescente, elle se découvre une passion pour le théâtre de rue. Après avoir obtenu son baccalauréat, Radhia Novat s’inscrit dans des cours d’arts appliqués afin d’apprendre à réaliser des décors de théâtre. 

En 1980, la jeune femme part aux États-Unis et s’installe à Los Angeles avant de rejoindre San Francisco. Pendant son séjour, elle s’intègre à la tendance punk et suit un mode de vie transgressif, propre aux milieux undergrounds de l’époque. Après un chagrin d’amour, et au bout de deux ans, elle retourne en France. De son séjour américain, elle retiendra surtout les expériences artistiques : sur place, elle aura découvert la photographie, l’art de la vidéo, mais elle aura surtout fait l’expérience de sensations fortes, de la drogue, de l’amour passionnel, ainsi que de la violence et des nombreux règlements de compte. 

Lorsqu’elle s’installe de nouveau à Paris, elle fait le choix de transformer l’intensité de son vécu – notamment sentimental – en art, après avoir rencontré les membres de la bande Ripolin, un groupe d’artistes de rue. C’est alors que naissent ses silhouettes restées célèbres. En 1985, elle réalise ses premiers pochoirs, à partir d’un de ses propres portraits photographiques. Après avoir reproduit ce portrait d’elle sur un support de carton, elle découpe les zones éclairées, comme un graveur creuserait une matrice, afin de l’enduire ensuite de peinture sur un mur. Sa première toile est un mur du 14e arrondissement de Paris ! Elle y dessine donc son propre portrait, aux côtés d’une inscription : « J’enfile l’art mur pour bombarder des mots cœurs ». Dès cette première œuvre, l’art de Radhia Novat ne se conçoit pas sans sa fonction poétique, les mots de l’artiste venant appuyer constamment les lignes de ses dessins. 

C’est à la même période qu’elle choisit, en lisant un Picsou Magazine, de s’appeler Miss Tic, en référence à la sorcière de la bande dessinée, Miss Tick, qui court après le sou fétiche de l’oncle millionnaire de Donald Duck. Miss Tic (l’artiste) a trouvé son domaine : même dans les années 1990, alors que la police mène une lutte systématique contre les tagueurs de rue, elle continuera à enrichir les murs de la capitale de ses œuvres humoristiques et provocantes. En 1997, elle est même condamnée à verser une amende de 22 000 francs au propriétaire d’un immeuble dans le Marais pour son pochoir Égérie et j’ai pleuré. Pourtant, elle est déjà une artiste reconnue : dès 1986, elle tient régulièrement des expositions personnelles, et commence à se faire approcher par de célèbres maisons de mode pour la conception de leurs campagnes publicitaires. 

En 1987, elle collabore avec la marque Kenzo pour l’édition d’un t-shirt. Tout en continuant à créer dans la rue et pour la rue, elle signe des collaborations demeurées célèbres, comme avec la maison de luxe Louis Vuitton pour le dessin d’un carton d’invitation. Elle intègre même des institutions muséales reconnues, comme le Victoria and Albert Museum à Londres. 

Dans les années 2000, Miss Tic répond à plusieurs commandes publiques, comme la décoration d’une partie de la palissade du ministère du logement de la ville situé sur la place Bellecour de Lyon. En 2014, elle est lauréate pour concevoir la cinquième ligne de tramway de la ville de Montpellier. Miss Tic meurt des suites d’une maladie en 2022, à l’âge de 66 ans. 

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