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Sam Szafran (1934-2019)

Philobinfo
La dernière vente
10 424

Aralias, crayon sur papier

La cote
Logo courbe pour artistes
Peintures :
de 20.000 à 225.000 €
Dessins :
de 5.000 à 865.000 €
Gravures :
de 500 à 12.000 €
Sculptures :
de 1.000 à 3.000 €
Philobaba
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Femme feuillage de Sam Szafran

Philovente
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Philobitude
Artiste à l’œuvre singulière, hors norme, Sam Szafran est un peintre et pastelliste français proche d’Alberto Giacometti.
https://www.philob.com/wp-content/uploads/2021/12/Portrait_sam_szafran.jpg
Hanté par les figures architecturales des escaliers et des serres végétales, son travail fascine par la profondeur du motif figuré et par sa sensibilité.

Né Samuel Berger en 1934 à Paris de parents émigrés juifs-polonais, Sam Szafran passe son enfance dans le quartier des Halles. En 1942, il échappe par miracle à la rafle du Vel d’Hiv et part se cacher dans le Loiret, dans une famille de paysans. Il est ensuite emprisonné dans le camp de Drancy avant d’être libéré par les américains et de se réfugier dans le Lot. A l’exception de sa sœur et de sa mère, toute sa famille disparaît dans les camps de concentration.

En 1947, après avoir séjourné en Suisse, le jeune Szafran part s’installer chez son oncle en Australie. Adolescent, il traverse des périodes douloureuses de deuil et de révolte aux cours desquelles il se réfugie dans l’alcool et la solitude. En 1951, il retourne en France et commence à vivre, à contre-pied des recommandations de sa mère, une vie d’artiste bohème : tout en suivant des cours du soir, il passe ses nuits à dormir dans les rues de la capitale ! Sam Szafran s’inscrit ensuite à l’Académie de la Grande Chaumière et rejoint l’atelier du peintre Henri Goetz. Déjà, Szafran se passionne pour les sculptures d’Alberto Giacometti qui l’impressionnent par leur force expressive.

Entre 1953 et 1958, il fait la connaissance de Joan Mitchell, Yves Klein, Nicolas de Staël et Jean Tinguely. En 1958, un ami lui offre une boîte de pastel sans se douter que cette découverte entraînera un tournant décisif dans l’œuvre du jeune artiste, qui se passionne pour cette très vite pour cette technique.

Tout en enchaînant des tâches ingrates pour pouvoir vivre, Sam Szafran côtoie le monde de la nuit parisienne, passant la nuit dans des cafés et bistrots de Saint-Germain des Prés et de Montparnasse. Pour y trouver notamment un peu de chaleur, l’artiste vivant toujours dans la rue. On dit que c’est le jazzman Chet Baker qui serait à l’origine de sa découverte de l’héroïne et de la cocaïne ! En 1961, Szafran finit par rencontrer Alberto Giacometti à qui il voue un véritable culte. Comme le ferait une groupie de groupe de rock, Szafran est prêt à l’attendre pendant des heures devant son atelier dans le seul espoir de l’en voir sortir et d’espérer pouvoir partager avec lui un verre. De Giacometti, il retient l’expressivité, la nudité de la figuration, ainsi que les thèmes liés à l’architecture à une époque où, déjà, se dégagent des thèmes de prédilection de sa production, comme les escaliers tournants et les serres…

Dans un paysage artistique dominé par l’abstraction, Sam Szafran revient à une figuration se nourrissant à la fois d’une ligne graphique précise et sensible et d’une atmosphère qui n’est pas étrangère aux drames et aux épisodes douloureux que le jeune artiste a dû traverser. Szafran se démarque de Giacometti par une prolifération de motifs, notamment végétaux, contrastant avec la sobriété des figures du sculpteur italien. Il voit dans la guerre un épisode catalyseur et révélateur de sa personnalité artistique.

En 1963, Sam Szafran épouse Lilette Keller qui lui donne un fils en 1964, Sébastien. Grâce au soutien de Giacometti, Sam Szafran expose pour la première fois en Suisse en 1965. La fin des années 1960 correspond pour l’artiste à la période des ateliers, qu’il représente de nombreuses fois. Sam Szafran sera régulièrement exposé à la galerie parisienne Claude Bernard. Explorant divers formats, Szafran propose un travail qui traite des thèmes architecturaux comme celui, obsessionnel, des escaliers, mais aussi sur les paysages urbains et sur la représentation de serres végétales. Il a aussi écrit des poésies, comme le Traité du Vertige. Récompensé du grand prix des Arts de la ville de Paris puis fait commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres en 2013, Sam Szafran meurt en 2019 à Malakoff.

Lucie Rollin

Galerie photos
Atelier Crussol de Sam Szafran
Escalier de Sam Szafran
Feuillages de Sam Szafran
Dessin de Sam Szafran
Sculpture de Sam Szafran
Signature de Sam Szafran
Portrait de Sam Szafran
Femme feuillage de Sam Szafran