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Takis (1925-2019)

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La dernière vente
149 500

Signal lumineux vert, Vis d’Archimède, 1985, Métal peint et et système électrique

La cote
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Peinture :
de 200 à 150 000 €
Estampe :
de 20 à 2 000 €
Sculpture :
de 70 à 150 000 €
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Philobitude
Né en 1925 à Athènes, Panayiotis Vassilakis, dit Takis, est un sculpteur grec ayant acquis une renommée internationale de son vivant.
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Intéressé par la mise en mouvement de la matière sculpturale, il est notamment connu pour avoir été l’un des premiers à s’engager dans la voie de l’art cinétique.

Takis passe une enfance tourmentée dans une Grèce marquée par l’Occupation italienne puis allemande puis par la guerre civile. Si sa famille ne voit pas sa vocation artistique d’un bon œil, le jeune Panayiotis sait cependant bien s’entourer. A l’âge de 20 ans en effet, il installe son premier atelier à l’aide de deux amis proches, Minos Argyrakis et Raimundos. Cette première période témoigne de la forte influence des artistes contemporains sur le jeune sculpteur, comme Giacometti et Picasso. En dehors de ces modèles, Panayiotis Vassilakis, qui prendra bientôt le nom de Takis, ne suit aucune formation véritablement académique, et développe ses talents de manière autodidacte, rendant son parcours d’autant plus admirable qu’il influencera à son tour une grande part de la production artistique du XXe siècle !  C’est auprès d’artisans locaux qu’il apprend à travailler la pierre, lui permettant de réaliser ses premières sculptures dans le style de Giacometti. 

 Mais rapidement, l’étonnement du sculpteur face à la mutation du paysage moderne vers un espace technologique se lit dans sa production. C’est ainsi que sa fascination pour les radars lui inspire au début des années 1950 une série, les Signaux, laquelle présente au bout de fines tiges des formes géométriques évoquant les feux tricolores. En 1957, installé depuis peu à Paris, il les expose dans le quartier du Montparnasse en introduisant à la scénographie des feux d’artifice, et devient dès lors un précurseur des happenings. D’abord figés, ses Signaux acquièrent petit à petit de la souplesse et du mouvement, selon leur emplacement et la vitesse du vent extérieur, allant jusqu’à produire du son. Novateur dans son domaine, il est l’un des premiers à mettre la science au service de l’art, comme l’avaient fait en leur temps les artistes de la Renaissance. En 1959, Takis a ainsi recours à la force magnétique pour maintenir des formes sculpturales en suspension dans l’espace, créant ainsi des œuvres originales et évoquant avec force les avancées physiques du siècle. C’est à la même époque qu’il entre à la galerie Iris Clert, qui représente également Yves Klein et Jean Tinguely et avec qui Takis développera une réelle émulation artistique. 

Takis s’illustre également par un appétit créateur débordant, en réalisant également des scénographies et des compositions musicales pour le théâtre au début des années 1960. Parallèlement, il écrit son autobiographie qui témoigne d’une enfance pauvre passée dans les rues d’Athènes et de son parcours d’autodidacte. De plus en plus, sa création se caractérise par le mouvement : en 1961, il présente les sculptures Télélumières, qui évoquent via l’utilisation d’électrons et d’ampoules dégageant une lumière bleue les dieux de l’Antiquité grecque. Sa création artistique, résolument tournée vers la science, lui vaut d’être surnommé par Marcel Duchamp le « gai laboureur des champs magnétiques et indicateur des chemins de fer doux ». A cette période, Takis a déjà acquis une renommée internationale, et inspiré beaucoup d’artistes, jusqu’aux poètes de la beat generation américaine ! 

En 1969, son initiative de retirer une de ses œuvres d’une exposition new-yorkaise, sous prétexte qu’il n’avait pas donné son accord, permet d’instaurer un dialogue journalistique entre galeristes, artistes et directeurs de musées. En 1970, il crée avec d’autres acteurs du monde de l’art l’Art Workers Coalition, soucieux de défendre les droits de la création contemporaine. 

Dans les années 1970 et 1980, l’œuvre de l’artiste prolifère. En 1981, il installe dans l’espace du forum du centre Georges Pompidou une scénographie au sein de laquelle ses Télélumières répondent à un orchestre musical, sans qu’aucun homme ne soit présent pour contrôler les instruments. C’est en ce sens que le travail de Takis est une mise en garde contre la science : la disparition de l’homme dans son œuvre provoque de l’inquiétude plus que de l’admiration pour les avancées technologiques. 

Jusque dans les années 2000, Takis continue à approfondir la technique des forces magnétiques, en incorporant à ses sculptures des mouvements créés par l’énergie cinétique du vent. Takis meurt en 2019 à Athènes. 

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