L’architecture aux enchères

Dessins, maquettes, plans et même façades entières de bâtiment : tout se vend aux enchères en matière d’architecture !

Des ventes consacrées à des pièces antiques permettent aux amateurs de s’offrir tympans de temple, chapiteaux de colonne ou frises. Il en va de même pour la Haute Époque où il n’est pas rare de dénicher des stèles en marbre, des fonts baptismaux ou carrément des clefs de voûte en pierre. L’ère moderne n’est pas en reste puisqu’on trouve, à intervalle plus ou moins régulier, tronçons d’escalier ou boulons de la Tour Eiffel !

Au XXe siècle, architecture rime souvent avec design : Bauhaus en Allemagne, constructivisme en Russie, modernisme de Le Corbusier ou des frères Perret en France… Au point que la tendance domine jusqu’au sortir de la Seconde Guerre mondiale, donnant ainsi naissance au style dit international. Pendant le conflit, de nombreux architectes européens avaient rejoint les États-Unis et sont revenus en Europe nourrir un nouvel imaginaire urbanistique et architectural. Mies Van der Rohe, Philip Johnson, Frank Lloyd Wright… : tous répondent à des commandes privées qui leur permettent de faire vivre leur art. Et il n’est pas rare aujourd’hui de découvrir, au détour d’une vente aux enchères, mobilier, vitraux, fenêtres ou lampes de ces grands noms du XXe siècle.

En France, Jean Prouvé est l’un des plus connus. Animé lui aussi par un idéal social, il conçoit en 1954 à la demande de l’abbé Pierre une « Maison des jours meilleurs » qui a la particularité d’être démontable et remontable en quelques heures grâce à une menuiserie métallique. N’ayant pu obtenir la précieuse autorisation pour les produire en nombre, seules 5 de ces maisons ont effectivement pu être produites. Aujourd’hui, une seule de ces rarissimes maisons vaut plusieurs centaines de milliers d’euro !

Pour les intérieurs plus modestes, beaucoup d’éléments d’architecture d’intérieur sont présentés sur le marché : portes, sas d’entrée, escaliers, persiennes…

D.A.C.