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L’art cinétique

Hello Philob
30 mai 2022
Temps de lecture : 3 mn

Tinguely, Vasarely, Soto, Agam, Cruz-Diez, Takis… l’aventure de l’art cinétique a débuté au milieu des années 1950 à la Galerie Denise René à Paris.

Audacieuse et visionnaire, Denise René expose déjà ces peintres abstraits de la Seconde École de Paris qui font la pluie et le beau temps sur le marché de l’art international à l’époque. Mais en 1955, la galeriste surprend son monde en programmant une exposition retentissante dont Vasarely lui a donné l’idée quelques mois plus tôt. Le public découvre alors les premières œuvres cinétiques abstraites d’Agam, Bury, Jacobsen, Soto et Tinguely que Denise René confronte à deux monstres de l’histoire de l’histoire déjà reconnus : Alexandre Calder et Marcel Duchamp.

Agam Sérigraphie vendue 1 100€

En cinq ans à peine, le succès est au rendez-vous ! Un musée de Zürich expose dès 1960 le travail de Spoerri, Agam, Tinguely et Vasarely sous le nom d’ « art cinétique ». Quatre ans plus tard, le mouvement conquiert les États-Unis avec l’exposition fondatrice de l’Op’Art (pour Optical Art) qui se tient au MoMa de New York et qui provoque frontalement le Pop Art alors tout puissant. A ce titre, il est intéressant de constater que l’art cinétique est l’une des toutes dernières grandes réussites à l’international d’artistes de tous horizons ayant commencé leur travail en France. Hors de nos frontières, le mouvement inspire le groupe Zero en Allemagne, Dvizhenie en Russie, T et N en Italie… Tous ces créateurs ont un objectif commun : libérer la création en exposant hors des circuits officiels.

Tapis Vasarely vendu 6 500€

A ce titre, une anecdote édifiante est rapportée par le sculpteur grec Takis à propos de sa première rencontre avec Alberto Giacometti, peu de temps avant la disparition de celui-ci. Comme toujours, Takis avait sur lui l’une de ses œuvres magnétiques, en l’occurrence un aimant et un clou flottant en l’air. Giacometti, qui regarde l’œuvre avec attention, dit au jeune artiste : « C’est un phénomène qui peut avoir un certain intérêt pour celui qui regarde. Il peut lui transmettre un message ». En quelques mots, le célèbre artiste suisse avait tout résumé !

Takis Double Signal vendu 21 500€

Le succès public de l’exposition Dynamo au Grand Palais en 2013 prouve que pour les artistes cinétiques « historiques », l’objectif a bel et bien été rempli. Désormais, l’écrasante majorité des pratiques de l’art contemporain se situe dans la lignée de cette expression. Si, de la vidéo aux NFT en passant par les œuvres interactives (lasers, néons….), les artistes contemporains cherchent désormais eux aussi à bouleverser les modes de perception classiques.

D.A.C.