Philobitude
Né à Barcelone en 1923, Antoni Tàpies est un peintre espagnol matiériste, connu pour avoir redonné toute sa valeur à la matière.
Antoni Tàpies grandit dans une famille barcelonaise cultivée, attachée au milieu politique catalan et aux valeurs républicaines.
Le jeune homme s’initie à l’art contemporain grâce à des magazines, en particulie avec la revue D’aci i d’allà publiée par Josep Luis Sert et Joan Prats, dans lesquels il découvre Picasso, Braque, Léger, Gris, Mondrian, Kandinsky…. Pendant la Guerre d’Espagne, qui éclate en 1936, le jeune homme poursuit ses études tout en commençant s’initiant au dessin et à la peinture. La défaite des Républicains et l’arrivée au pouvoir de Franco le marque durablement.
Dans les années 1940, sa scolarité est fréquemment interrompue par des hospitalisations dues à une maladie pulmonaire. Entre 1942 et 1943, isolé dans un sanatorium, Tàpies dessine frénétiquement, copiant Van Gogh et Picasso. Durant sa convalescence, il lit Nietzsche, Stendhal, Proust et s’intéresse aux compositeurs romantiques. En 1942, une violente crise de tachycardie le fait délirer : l’aspirant peintre se voit mort. Au réveil, il décide de se consacrer entièrement à l’art.
Ses premières créations sont marquées par Joan Miro qu’il admire énormément. Ses premières toiles puisent dans le vocabulaire du surréalisme mais, rapidement, Tàpies s’en détourne pour se tracer une voie plus singulière. En 1949, il expose au Salon d’Octobre de Barcelone et rencontre les critiques Alexandre Cirici et Joan Prats.
En 1950, une première exposition personnelle à la galerie Laietana le fait connaître des collectionneurs. La même année, grâce à une bourse, l’artiste passe plusieurs mois à Paris où il découvre les idées marxistes. C’est le début d’une production de toiles engagées, inspirées de thèmes sociaux et politiques. Son travail est de plus en plus connu à l’étranger, en particulier aux Etats-Unis, et Tàpies n’hésite plus à mutiler ses propres toiles pour leur donner forme.
Dans les années 1960, Tàpies intègre de nouveaux éléments à ses compositions comme des morceaux d’écriture ou des signes primitifs tels que des traces de main et de pieds. En parallèle, Tàpies développe une activité d’écriture et se fait historien de l’art en publiant Valeur de l’art en 1993. En 1984, il crée la Fondation Tàpies afin de promouvoir l’éducation artistique. Antoni Tàpies décède en 2012 à Barcelone.