Bengt Lindström est l’un des rares artistes peintres suédois à s’être fait connaître à l’international de son vivant
Tirant vers l’abstraction et souvent assimilé au mouvement Cobra, son travail est reconnaissable entre tous grâce notamment à un coup de pinceau puissant, à des motifs colorés et à de gros empâtements.
Né en 1925 dans le village lapon de Storsjöchapel, dans le nord-ouest de Härjedalen en Suède, Bengt Lindström a très tôt côtoyé les populations ancestrales de l’Arctique. Son père, instituteur, était très attaché à la population Sami, dont il aidait les membres à rédiger des déclarations pour revendiquer leurs droits sur leurs territoires. A 3 semaines à peine, l’enfant est honoré par les Samis de son village en l’enterrant dans un trou magique, selon leur propre rite d’initiation, afin de lui donner force et puissance. Cette histoire, en plus du folklore local, exercera plus tard une grande fascination sur l’artiste, qui en fera un épisode fondateur de sa vie.
C’est au cours de ses études secondaires que Bengt découvre son attrait pour l’art et décide d’en faire son métier. Il décide de partir étudier à l’université Konstfack de Stockholm avec pour projet de devenir professeur de dessin. Mais après seulement une semaine de cours, Lindström opte pour les cours en auditeur libre de l’école de peinture d’Isaac Grünewald. Il se rend ensuite à Copenhague où il suit les cours d’Aksel Jørgensen à l’Académie des Beaux-Arts. En 1946, il se rend en Amérique et étudie à l’Art Institute of Chicago.
Après la Seconde Guerre mondiale, le jeune artiste arrive sur un navire de transport de troupes dans une France déchirée par la guerre. À Paris, il étudie dans les écoles de peinture d’André Lhote et de Fernand Léger. Ayant pourtant suivi une formation académique très riche, le jeune Bengt entre alors dans une période difficile sur le plan financier, pendant laquelle il dort dans les jardins du Luxembourg. Miraculeusement, alors qu’il n’arrive pas à vivre de ses œuvres, il se fait remarquer en Suède et obtient une bourse qui lui permet de se loger ainsi que d’épouser Marie-Louise. Avant de s’installer définitivement à Paris, le couple déménage à plusieurs reprises en Suède et donne naissance à deux enfants.
Vers la fin des années 1950, les recherches de Bengt Lindström aboutissent à un nouveau maniérisme, que l’artiste développe dans un style expressif et très libre, qu’il manifeste à travers des compositions où la matière est épaisse et très travaillée. Pour lui, la peinture est un acte physique : sa palette est souvent constituée de dix litres de peinture pour une seule toile ! L’artiste envisage son support comme un objet à attaquer, à violenter, ce qui aboutit à des œuvres fascinantes où le motif éclate en aplats de couleurs énergiques. Entre 1965 et 1975, l’artiste atteint l’apogée de sa carrière et expose dans plusieurs grands centres artistiques internationaux. L’artiste et sa famille vivent alors très aisément, et s’installent à Sundsvall en Sude. Très sportif, Lindström fait installer chez lui une salle de squash, une piscine ainsi qu’un court de tennis. C’est à Sundsvall qu’il passe tous les étés, n’hésitant pas à rentrer à Paris par intermittences en pilotant son propre avion.
Sa femme Marie-Louise meurt d’un cancer en 1990, à l’âge de 67 ans. Profondément marqué par son deuil, Lindström continue à peindre, faisant reconnaître à l’international les motifs issus du Folklore de sa Suède natale. Il continue à vivre et travailler à Savigny-sur-Orge mais vend le château qu’il avait acheté et aménagé avec sa première femme. Il se remarie quelques années plus tard avec la galeriste Michèle Sadoun avec qui il partage son temps entre la Suède et la France. En 2003, victime d’un AVC, Bengt Lindström ne peut presque plus peindre, très diminué dans ses fonctions motrices. Il meurt en Suède, en janvier 2008, à l’âge de 83 ans.
Le Comité Bengt Lindström (www.bengtlindstrom.com), fondée du vivant de l’artiste, est aujourd’hui la seule institution reconnue par le marché de l’art et les musées internationaux pour authentifier et défendre l’œuvre de l’artiste.