Philobitude
Né en 1913 à Paris, Claude Vénard est un peintre français de la période post-cubiste, connu pour ses nombreuses natures mortes, témoins des leçons de Picasso et de Braque par la déconstruction de l’espace.
Les peintures de Claude Vénard se reconnaissent grâce à leur palette singulière, concentrée sur la matière picturale, ainsi que par leur géométrie angulaire.
A l’âge de 17 ans, se sentant appelé à la carrière de peintre, Claude Vénard s’inscrit aux Beaux-Arts. Mais après seulement quelques jours passés sur les bancs de l’institution, il part, peu convaincu par les méthodes académiques ! Vénard rejoint ensuite l’École des arts appliqués, où il trouve une formation plus à son goût. Pour compléter sa formation, il se forme auprès d’un artisan aux techniques de restauration de peinture, passant ainsi de longues heures dans les ateliers du musée du Louvre à étudier les tableaux anciens. En 1936, il est employé en tant que restaurateur professionnel.
Son activité consacrée aux tableaux anciens ne l’empêche pas d’épouser la modernité et de participer aux mouvements avant-gardistes du XXe siècle, particulièrement avec les Forces Nouvelles au côté de Pierre Tal-Coat notamment. Les membres du groupe s’engagent en faveur d’un retour des techniques traditionnelles issues de l’artisanat. Pour un restaurateur professionnel, le projet est séduisant ! Deux ans plus tard, en 1938, il participe au deuxième salon de la Nouvelle génération à la galerie Billiet Vorms. Mais bientôt, Claude Vénard se heurte aux idées de ses confrères et se détache des Forces Nouvelles, soucieux de poursuivre ses recherches à sa manière.
Mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, Vénard continue à son retour les recherches qu’il avait commencées avant 1939. L’expérience de la guerre est traumatisante pour lui, et c’est dans la peinture qu’il trouve un refuge et une stabilité qu’il avait perdus. Au même moment, il se lie d’amitié avec d’autres peintres qui marqueront également le paysage artistique de l’après-guerre, comme Francis Gruber et André Marchand.
Les tableaux de Vénard deviennent de plus en plus personnels et reconnaissables. Ses compositions, souvent des vues de ville ou des natures mortes, se construisent souvent par l’intermédiaire de formes géométriques. Sa palette, plutôt sombre et jouant sur une sélection de couleurs (bleu, rouge, marron), volontiers sobre, procure à ses tableaux une atmosphère confinée, parfois mélancolique. Pour peindre ses tableaux, Claude Vénard applique l’huile à l’aide d’un couteau à palette, donnant un rendu très brut. En ce sens, sa matière, très visible, met en avant les formes du tableau et leur spatialité. Avant guerre, le peintre avait déjà commencé à se construire une renommée nationale et internationale. A cette période, il consolide sa réputation en devenant membre du Comité de Fondation du salon de Mai. Dès 1952, il est exposé dans plusieurs grandes villes mondiales, notamment à Copenhague, Buenos Aires, Tokyo, Londres et à New York. A partir de 1969, l’artiste est représenté par la galerie Félix Vercel à Paris.
Claude Vénard meurt en 1999 à Savary, où il s’était installé dans les années 1960. Ses tableaux figurent aujourd’hui dans plusieurs grandes collections mondiales, dont celles du Withney Museum.