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Constantin Brancusi (1876-1957)

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La dernière vente
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Portrait de femme, circa 1920, crayon sur papier

La cote
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Sculptures :
de 100.000 à 59.000.000 €
Dessins :
de 5.000 à 1.500.000 €
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Dessin de Constantin Brancusi

Philobitude
Né en 1876 en Roumanie, Constantin Brancusi est l’un de plus grands sculpteurs du XXe siècle, avec des œuvres abstraites pionnières qui perpétuent l’héritage classique d’Auguste Rodin.
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A 11 ans, Constantin Brancusi fuit le foyer familial du petit village folklorique d’Hobita, dans la région des Carpates, et entre dans une vie d’errance qui durera six longues années.

On raconte qu’il est remarqué par un client d’un café de Craiova tandis qu’il joue du violon avec un instrument qu’il a fabriqué de ses propres mains. Ce client prend le jeune fugitif sous son aile et l’aide à entrer à l’École des Arts et Métiers de la ville où Brancusi passe quatre années brillantes avant de rejoindre les Beaux-Arts de Bucarest. Cette ascension légendaire éclaire d’emblée une personnalité hors norme et le génie remarquable du jeune homme. A Bucarest, ses premières sculptures témoignent d’une maîtrise parfaite des proportions et de l’anatomie, comme le prouve l’Écorché qu’il assemble à partir de moulages prélevés sur un cadavre.

En 1904, persuadé qu’il doit voyager pour compléter sa formation, Brancusi part avec pour seul bagage un sac à dos, et marche pour Paris. Son voyage dure plusieurs mois et le mène à Vienne, où il découvre les trésors artistiques de la capitale autrichienne. Quelques semaines plus tard, il arrive dans la capitale française… en jouant de la flûte ! Brancusi commence alors à travailler comme plongeur dans un restaurant pour gagner sa vie tout en poursuivant sa formation aux Beaux-Arts en parallèle. Dès 1906, il expose au Salon d’Automne, protégé par le grand Auguste Rodin, membre du Jury ! Après cette rencontre, Brancusi travaille aux côtés du maître en qualité de metteur au point mais constate très vite qu’il « ne pousse rien à l’ombre des grands arbres » Il n’est pas exagéré de dire que, déjà, le jeune sculpteur fait montre d’une énorme ambition et connaît la valeur de son génie.

A partir de 1909, tout en continuant à travailler dans l’atelier du maître, Brancusi engage un travail laborieux de recherche de son style et des thèmes principaux de son œuvre. Dès lors commencent à émerger des sculptures aux formes simplifiées, souvent inachevées ou fragmentaires. Par exemple, avec La Prière, considérée comme son premier chef-d’œuvre, le jeune artiste s’oppose à l’art de Rodin ou à l’anatomie recherchée de MichelAnge dans son lissage et sa grande simplification de la forme. Par ailleurs, Constantin Brancusi nourrit un vif intérêt pour les formes primitives qu’il considère dans leur éloignement de la réalité comme un parfait échantillon de l’essence première de la forme, non sans faire écho à la pensée platonicienne.

Dans son atelier de l’impasse Ronsin qu’il occupe à partir de 1916, Brancusi reçoit le Douanier Rousseau, figure inclassable de la scène artistique parisienne, mais aussi Fernand Léger, Amadeo Modigliani ou encore Henri Matisse. La liste des personnalités qui gravitent autour de Brancusi est longue et comprend également des représentants de Dada ou du surréalisme comme Tristan Tzara et Marcel Duchamp. Pourtant, le sculpteur ne fera jamais partie de ces mouvements phares du début du XXe siècle. Bien au contraire, il choisira toujours de suivre sa propre trajectoire. Dans son travail, Brancusi écarte désormais toute représentation précise de l’anatomie, lui préférant la pureté de la forme qu’il perçoit comme un symbole spirituel. Ainsi, sa tête de Muse endormie prend-t-elle les contours d’un œuf, forme de la fragilité et de l’instabilité. En 1920, son œuvre Princesse X fait scandale au Salon des Indépendants, après avoir été exposée sans grand incident à New York en 1917. Matisse croit reconnaître un phallus !

On le comprend, la carrière de Brancusi est ponctuée de succès et de scandales. Si son Oiseau d’or est particulièrement bien reçu par la critique en 1927, le monde de l’art est ébranlé la même année par le célèbre Procès Brancusi intenté par les douanes américaines. L’objet sujet du litige est-il un simple morceau de bois s’agit-il d’une œuvre d’art ? L’enjeu même de ce procès en dit long sur la capacité de Brancusi à redéfinir les normes esthétiques ! Les juges finissent par reconnaître à la sculpture le statut d’œuvre d’art, confirmant par là même qu’une école d’art moderne s’est bel et bien développée, faisant évoluer les critères artistiques. Ce n’est pas le seul procès autour d’un Brancusi, et, encore aujourd’hui, sa sculpture le Baiser, placée sur la tombe d’une jeune étudiante russe dans le cimetière du Montparnasse, fait encore l’objet de débats judiciaires !

Constantin Brancusi s’éteint en 1957 dans son atelier parisien de l’Impasse Ronsin, sans se douter des remous que provoque encore son œuvre…

Lucie Rollin

Galerie photos
Le baiser de Constantin Brancusi
Atelier de Constantin Brancusi
Portrait de de Constantin Brancusi
Princesse X de Constantin Brancusi
Œuvre de Constantin Brancusi
Signature de Constantin Brancusi
Autoportrait de Constantin Brancusi
Dessin de Constantin Brancusi