Philobitude
Peintre russe d’origine arménienne
Aivazovsky est l’un des plus importants artistes romantiques et réalistes européens du XIXe siècle au même titre que Turner ou Delacroix.
À 17 ans, Aïazovsky se rend à l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg pour y compléter sa formation initiée à Théodosie, en Arménie. Il séduit très vite de nombreux collectionneurs et amateurs parmi lesquels le poète Pouchkine qui admire énormément son travail. Médaillé d’or de l’Académie, il part alors pour un voyage de plus de deux ans en Crimée où il se passionne pour les marines. Puis il expose à travers l’Europe avec un succès toujours au rendez-vous. Entre 1840 et 1844, il visite l’Allemagne, la France, l’Angleterre et l’Espagne. En Italie, Aïazovsky s’essaie au paysage et peint Chaos, une toile qui impressionne le pape Grégoire XVI à qui le peintre en fait cadeau.
De retour en Russie en 1844, il est nommé peintre de l’État-major de la Marine russe et embarque sur des navires pour de nombreux voyages aux quatre coins du monde. Alors qu’il est encore très jeune, la lutte du peuple grec contre les Ottomans l’impressionne. Il en garde une sympathie et une admiration pour la Grèce, où il se rend à l’occasion de son Grand Tour.
Tout au long de sa vie, l’artiste a peint plus de 6 000 tableaux, la plupart glorifiant la mer, d’autres traitant de thématiques religieuses ou de simples scènes de genre. De surcroît, Aïazovsky a peint quasiment toutes ses œuvres de mémoire, estimant que l’imagination devait surpasser l’observation. On ne lui connait en effet que des esquisses brutes, réalisées au crayon, en guise d’études préalables.
Aïazovsky n’a pas 30 ans lorsqu’il acquiert la reconnaissance internationale. Riche d’une carrière couronnée de plus de 120 expositions personnelles de son vivant, Aïazovsky reste aujourd’hui encore un artiste extrêmement prisé en Russie mais également dans tout le bassin méditerranéen. En France, il est le premier artiste étranger à être décoré de la Légion d’honneur. Son travail sur la lumière et l’approche émotionnelle de ses sujets a impressionné Delacroix et Turner qui admiraient ses atmosphères lumineuses et enchanteresses. Riche et couvert d’honneurs, il délaisse l’entourage du tsar et finit par retourner dans sa ville natale de Théodosie pour passer les dernières années de sa vie.