Son adhésion au groupe CoBra naît avant tout de sa rencontre avec Corneille, artiste néerlandais qui fut l’un des initiateurs du groupe. En 1947, il expose à Budapest : ses œuvres se nourrissent non seulement des idées du surréalisme révolutionnaire largement basées sur l’idéologie communiste, mais aussi, au niveau stylistique, des œuvres de Klee, de Picasso, de Matisse et de Miro. Suivent à l’exposition de Budapest des affichages dans l’Europe entière, à Amsterdam, à Bruxelles, à Paris ou encore à Liège ! La plupart du temps, Jacques Doucet expose dans des événements collectifs du groupe CoBra. En tant que cofondateur du mouvement, Doucet intègre dans ses œuvres des recherches esthétiques expérimentales, avec un accent sur le mouvement et la vitalité de la composition.
Dans l’ensemble de son œuvre, Jacques Doucet cherche à opposer d’une part, la dimension vivante de l’existence, avec d’autre part l’œuvre d’art qu’il tient pour valeur absolue. Ainsi, le monde fantasmagorique qu’il déploie dans ses toiles connaît ses propres métamorphoses, et se modèle souvent en des juxtapositions de lignes, de couleurs et de matières différentes, comme l’illustre ces nombreuses séries de papier-collés. Jacques Doucet n’hésite pas à s’inspirer de l’enfance pour intégrer à son travail une dimension humoristique, presque naïve. Son œuvre Prenez garde aux Hirondelles est ainsi inspirée de dessins d’enfants. La palette du peintre, qui dénote un souci constant de l’harmonie des couleurs, évoque son goût pour la poésie et l’agencement équilibré des sons et des teintes.