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Jean Fautrier (1898-1964)

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La dernière vente
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Nu, encre 

La cote
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Peintures :
de 5 000 à 4 500 000 €
Dessins :
de 3 000 à 80 000 €
Sculptures :
de 10 000 à 350 000 €
Gravures :
de 500 à 5 000 €
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Philobitude
Jean Fautrier est considéré comme l’un des pionniers de l’art dit informel, un courant dérivé de l’abstraction lyrique
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Peintre, graveur mais également sculpteur, Jean Fautrier ne s’est pourtant jamais qualifié lui-même de peintre informel mais considérait plutôt son travail comme un besoin, ontologique mais aussi extérieur, de « remplir l’espace nu ».

Jean Fautrier naît en 1898 à Paris d’une union illégitime. Élevé par sa grand-mère, il rejoint sa mère à l’âge de 10 ans à Londres. A 13 ans, il entre à la Royal Academy pour étudier la peinture, avant de rejoindre la Slade’s School of Fine Art. En Angleterre, il fait la découverte de ses premières influences, William Turner en tête dont les toiles, exposées à la Tate Gallery, le subjuguent. Après la Première Guerre mondiale, Fautrier retourne en France et s’installe définitivement à Paris où il rencontre Jeanne Castel qui l’aide au moment de ses débuts dans le monde artistique. C’est elle qui l’expose pour la première fois en 1923, année qui marque également le début de la production de gravure de l’artiste. 

Très vite, le succès arrive, et la première exposition personnelle de Jean Fautrier se tient dès l’année suivante à la galerie Fabre. Sa production est alors marquée par les recherches de Paul Cézanne et d’André Derain, tout en se démarquant de l’influence cubiste par un réalisme plus marqué. Ses portraits, ses natures mortes et ses nus sont la preuve d’un travail de longue haleine et d’une technique qu’il développe depuis ses premiers pas. 

En 1926, Jean Fautrier est déjà un artiste reconnu. Pourtant, la lumière ne l’attire guère et il préfère s’isoler pendant de longues périodes. L’artiste séjourne notamment au Tyrol, en Bretagne, à Port Cros, ainsi que dans les Alpes. Cet isolement semble consubstantiel à son art puisque c’est à la suite de ces périodes d’enfermement qu’il rapporte avec lui des séries de toiles captivantes, comme ses séries de paysages de montagne, qui témoignent de ses nombreuses recherches graphiques. Ses compositions se caractérisent par de forts empâtements de couleurs. Ayant délaissé la peinture à l’huile au début des années 1930 pour le papier marouflé recouvert d’enduit, Fautrier s’essaie également à la sculpture en bronze. Son Buste aux seins, exemple typique de la production de cette période, figure aujourd’hui dans la collection permanente du Centre Pompidou. 

De manière inattendue, il se retire pendant 5 ans à Tignes en 1934 où il exerce les professions de… moniteur de ski et videur de boîte de nuit ! Ce n’est que lorsque la guerre éclate qu’il se décide à rejoindre le sud de la France pour recommencer à peindre. En 1945, Fautrier fait son retour dans le monde de l’art en exposant à la galerie Drouin ses Otages, une œuvre qui relate l’exécution de résistants français par des soldats nazis. Déjà proche d’André Malraux au début de sa carrière, ses liens avec l’homme politique se resserrent à cette période, et ce dernier publie un texte qui fera date autour de cette dernière œuvre. Le peintre présente une série de têtes d’otages, qui, si elles présentent certains traits anamorphiques, témoignent d’un refus du réalisme face à l’inexplicable. 

Dans les années 1950, Jean Fautrier se concentre sur la matérialité de ses toiles, allant jusqu’à comparer ses œuvres à de véritables objets. De fait, bien que glissant de plus en plus vers l’abstraction, Fautrier s’est toujours revendiqué du réel, considérant que l’émotion, sans une part – même infime – de réalisme, ne peut être représentée. Proche des milieux littéraires, il crée en 1963 un ensemble de huit lithographies destinées à illustrer les poèmes du recueil L’Aspargus de Francis Ponge. En 1960, bien que préservant toujours sa solitude, il reçoit le vibrant témoignage d’une reconnaissance devenue mondiale en se voyant attribuer le prix de la Biennale de Venise. Il meurt en 1964 à Châtenay-Malabry, sans avoir jamais cessé de travailler. 

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