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Maria Elena Vieira Da Silva (1908-1992)

Philobinfo
La dernière vente
9 600

Composition en gris foncé, Encre et tempera sur papier à fond sérigraphique

La cote
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Peinture :
de 80 000 à 500 000 €
Dessin :
de 5 000 à 80 000 €
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Héritière des leçons du cubisme, Maria Helena Vieira Da Silva est une peintre franco-portugaise qui a développé une œuvre singulière, marquée par les motifs de la ville et du labyrinthe.
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Très proche des artistes de son temps, la créatrice témoigne à travers son œuvre de multiples influences artistiques, tout en déployant une esthétique ancrée dans l’intime.

Née à Lisbonne en 1908, Maria Helena Vieira Da Silva est issue de la bourgeoisie intellectuelle de la capitale portugaise. Très jeune, elle découvre l’art par l’intermédiaire de son grand-père, qui avait fondé le journal O Seculo. Adolescente, elle peint déjà. Après avoir commencé des études dans son pays natal, elle rejoint Paris afin de se former à l’art. 

En 1928, la jeune Maria Helena s’installe donc en France, et s’immerge dans la vie artistique de la capitale : elle poursuit sa formation initiale sur les bancs de l’Académie de la Grande Chaumière, formée notamment par le célèbre sculpteur Antoine Bourdelle. C’est dans cette académie qu’elle rencontre celui qui deviendra son mari, le peintre Arpad Szenes, d’origine hongroise, avec qui elle retournera vivre au Portugal quelque temps après. 

A partir de 1929, sa production artistique tourne essentiellement autour de la peinture. Sensible aux expériences esthétiques de son temps, telles que celles des cubistes, Maria Helena étale sur la toile des formes géométriques et construit des compositions tirant vers l’abstraction. Elle se rapproche ainsi des peintres Roger Bissières et Fernand Léger qui lui enseignent les rudiments de leur peinture. 

Mais le style de Maria Helena Vieira Da Silva se trouve également au croisement de la peinture siennoise, des couleurs de Pierre Bonnard et du cubisme : grâce à une concoction esthétique toute personnelle, la jeune artiste commence vite à se faire remarquer. Ainsi au début des années 1930 elle-t-elle en contact avec la marchande d’art Jeanne Bucher, avec qui elle noue un lien très fort. Celle-ci l’expose rapidement dans sa galerie dès 1933, initiant une relation professionnelle qui durera la quasi-totalité de la carrière de Maria Helena Vieira Da Silva. 

En 1935, la peintre  retourne vivre dans sa ville natale aux côtés de son mari, avant d’émigrer au Brésil où le couple fait la rencontre d’artistes et d’écrivains sud-américains. Après la Seconde Guerre mondiale, ils décident de s’installer de nouveau à Paris. La production artistique de Maria Helena est alors marquée par les troubles du temps, avec une forte influence de la guerre dans certaines toiles, à l’instar du Désastre, aujourd’hui conservée au musée des Beaux-Arts de Lyon et qui fait explicitement référence au bombardement d’une station de train polonaise. 

Fidèle aux enseignements du cubisme et de Fernand Léger, Maria Helena Vieira Da Silva déconstruit l’espace avant de le recomposer comme pour mieux rendre compte au mieux de l’effet destructeur et du délitement du décor produit par l’explosion. Son retour en France est l’occasion pour la créatrice de reprendre ses recherches sur la perspective et sur l’espace. 

A Paris, elle continue de se faire représenter par la galerie Jeanne Bucher, et sa réputation prend de l’ampleur : le poète René Char, avec qui elle entretient une relation amicale, dit alors d’elle qu’elle porte réussit à communiquer à travers ses toiles « son sens du labyrinthe, sa magie des arêtes, [qui] invitent aussi bien à un retour aux montagnes gardiennes qu’à un agrandissement en ordre de la ville, siège du pouvoir ». C’est qu’en effet, la créatrice explore dans presque chacune de ses toiles le paysage urbain, qui lui est si familier, et qu’elle reconstruit souvent au sein de compositions labyrinthiques. 

Maria Helena Vieira Da Silva reçoit de nombreux prix, multiples consécrations d’une carrière conduite avec un génie artistique certain : en 1966, elle reçoit le Grand Prix National des Arts du gouvernement Français. Sa carrière est d’autant plus remarquable qu’elle restera liée à la galerie de Jeanne Bucher, à quelques exceptions près, où elle travaille aux côtés de Pierre Loeb. 

En 1956, elle obtient la nationalité française. En 1979, elle est faite Chevalier de la Légion d’Honneur. Décédée à Paris en 1992, Maria Helena Vieira Da Silva a légué des œuvres précieuses, qui figurent dans les collections les plus prestigieuses du monde, à l’instar de celle du musée Guggenheim de New York. 

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