Philobitude
Né en 1960 en Chine, Wang Yancheng est un artiste franco-chinois travaillant entre la Chine et la France.
Connu pour ses compositions abstraites, il est considéré comme le successeur le plus talentueux de ses aînés Zao Wou-ki et Chu Teh-Chun.
Ayant vu le jour dans la province du Guangdong, Wang Yancheng s’intéresse tôt à l’art et à la peinture. Admis à 18 ans à l’Académie des Beaux-Arts du Shandong, dans la ville de Yantai, Wang Yancheng y étudie de 1978 à 1981. En 1986, il rejoint pour trois ans l’académie centrale des Beaux-Arts de Pékin puis intègre trois ans plus tard le comité des beaux-arts de Chine où il devient professeur. En 1990, il rejoint la France et s’installe à Saint-Etienne.
Wang Yancheng se tourne rapidement vers l’abstraction lyrique. Influencé par des peintres de renom, en particulier ses aînés et compatriotes Zao Wou-ki et Chu Teh-Chun, il explore comme eux de manière directe les émotions et les sensations, l’une des caractéristiques du mouvement étant de retranscrire le ressenti intérieur. Ce mouvement prend forme à travers une grande variété de medium : peinture, musique, calligraphie… Cette dernière discipline étant particulièrement appréciée en Chine où les artistes aiment confronter cet art ancestral aux expressions contemporaines.
Pour peindre ses tableaux, Wang Yancheng utilise une technique tout à fait particulière : le ruissellement de la matière fluide sur un fond texturé. Placée à l’horizontale, la toile reçoit des mélanges de couleurs – réalisés à partir de pigments et d’huile – qui créent cet effet de coulure si particulier. Cette approche donne l’impression d’une absence d’intervention volontaire, ce que l’artiste appelle lui-même « l’inattendu maitrisé ». Le peintre applique également cette technique pour ses aquarelles, une démarche qui requiert patience et observation. Wang Yancheng utilise ensuite les glacis pour rehausser les tons de la peinture. Enfin, l’application d’un médium flamand, pensé pour éliminer les embus et améliorer la qualité de la pâte picturale, permet de sublimer la peinture en lui donnant une grande profondeur et une belle variation de teinte.
L’objectif principal de Wang Yancheng est d’atteindre l’harmonie, un objectif aussi essentiel que déterminant. Selon lui, chaque couleur a son importance et mérite d’être traitée différemment, un mode de fonctionnement commun à tout son travail, le traitement des contrastes faisant ensuite toute la différence. Cette pensée s’accompagne d’un travail sur la lumière, utilisée pour briser l’uniformité de ses œuvres. En utilisant des matériaux texturés sur la toile, le peintre casse la monotonie plane du support et créé de savants jeux de reflets.
Wang Yancheng a trouvé dans l’art occidental une manière de s’exprimer qui s’accorde à la perfection avec son héritage asiatique et l’aide à chercher l’harmonie entre ses racines et le monde des idées qui est le sien. Que ce soit à travers la douceur de ses gestes, sa patience dans sa réflexion ou encore sa précision dans ses mouvements, l’abstraction de Wang Yancheng est le reflet parfait d’une personnalité qui évolue au rythme de sa vie.