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Serge Mouille : Précurseur de l’éclairage design sur le marché de l’art

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Hello Philob
12 novembre 2024
Temps de lecture : 4 mn

Le nom de Serge Mouille évoque des luminaires aux formes organiques et élégantes, synonymes d’un design intemporel. Cependant, derrière ces créations se cache un homme dont l’influence sur le monde du design demeure aussi obscure que brillante.

**Un artisan du métal devenu maître designer**

Né en 1922 à Paris, Serge Mouille a été attiré par le travail du métal dès son plus jeune âge. En 1937, à seulement 15 ans, il entre à l’École des Arts Appliqués de Paris pour étudier la sculpture en métal. C’est cet intérêt pour la fusion des formes sculpturales et des structures métalliques qui le propulsera bientôt sur le devant de la scène du design du XXe siècle.

Mouille a commencé sa carrière en tant que ferronnier d’art, mais c’est son passage dans l’atelier de Gilbert Poillerat, un célèbre artiste forgeron, qui l’a véritablement façonné. Ce n’est qu’en 1953 qu’il a lancé sa première lampe, motivé par son ami et designer Jacques Adnet. Ses créations se distinguaient par des lignes fluides et des bras ajustables, inspirés par les formes naturelles.

**L’ascension et la consécration**

Le style de Serge Mouille, souvent décrit comme « minimaliste-ergonomique », a rapidement conquis les adeptes du modernisme. Sa série de lampes « Trois Bras » et « Deux Bras » a notamment capté l’attention, avec leurs bras longilignes rappelant les branches des arbres. Ces œuvres sont désormais des icônes pour tout amateur de design rétro.

Mais comment expliquer cet engouement? Une raison primordiale réside dans la qualité artisanale. Contrairement à la production de masse, chaque luminaire était minutieusement fabriqué à la main, ce qui conférait une aura unique et précieuse. À son apogée, au milieu des années 1950, Serge Mouille ne produisait qu’une centaine de luminaires par an, ce qui contribue aujourd’hui à leur rareté sur le marché.

**Une cote qui s’envole**

Si dans les années 1990, les créations de Mouille étaient uniquement prisées par les initiés, la donne a changé. Aujourd’hui, une lampe de Serge Mouille peut atteindre des prix spectaculaires lors des ventes aux enchères, souvent au-dessus des 100 000 euros. En 2014, par exemple, une vente tenue chez Artcurial a vu une lampe en aluminium dépeindre un prix record de 220 000 euros.

Cette surcote peut s’expliquer par un intérêt grandissant pour le design d’après-guerre, mais aussi par la reconnaissance de Mouille dans les musées et galeries prestigieux à travers le monde. Sa popularité a été ravivée par l’exposition « Serge Mouille, la Poésie du Métal » organisée au Centre Georges Pompidou en 2012, consolidant son statut de maître du luminaire design.

**Des anecdotes éclairantes**

Un détail cocasse de la vie de Serge Mouille concerne son aversion pour l’électricité. Malgré sa carrière dans les luminaires, il n’était pas rare de l’entendre dire qu’il “préférait la lumière du jour à tout artifice éclatant”. De plus, il aurait contribué de manière anonyme à la conception des éclairages de certaines pièces mythiques du fétichiste de la lumière, Le Corbusier.

**Une légende qui éclaire toujours**

Bien que Serge Mouille soit décédé en 1988, son héritage perdure. Non seulement ses luminaires demeurent prisés par les collectionneurs, mais ils continuent d’influencer les créateurs contemporains. Véritables ponts entre art et design, les œuvres de Mouille inspirent de nouveaux créateurs, tout en s’adaptant à notre époque.

Que nous réserve le marché de l’art à l’avenir pour les luminaires de Serge Mouille? Nul ne sait, mais une chose est sûre : ils continueront d’attirer lumière et admiration.